Comment surmonter le sentiment de vide et la difficulté à exprimer ses pensées à un psychologue ?

Je me sens toujours vide. Je n’ai plus envie de continuer comme ça, mais je n’ai pas envie de mettre fin à mes jours non plus. L’école devient un peu difficile et les attentes commencent à me saouler. Je suis tout le temps à bout, j’ai juste envie de rester dans mon lit mais en même temps de faire des choses, mais pas vraiment. Je pense à beaucoup de choses, parfois je suis très triste, mais je trouve que je vis seulement dans le présent et parfois dans le passé, jamais dans le futur. Je ne suis pas bien mentalement, je veux dire, je sais que je devrais en parler, mais je ne veux pas déranger les gens, surtout pas le dire à des psys, car j’ai peur qu’ils pensent que je suis dingue et qu’ils m’enferment, et que je perde petit à petit la santé et le sens du réel. Déjà que cela se passe un peu, mais surtout j’ai peur de ne plus pouvoir continuer à vivre, de m’arrêter dans tout ce qui est scolaire et de ne pas réussir ma vie, de galérer et de ne plus jamais m’en remettre. Je pense à beaucoup de choses, des choses que je ne dirai sûrement à personne, car ces pensées mettront les gens autour de moi mal à l'aise, tristes et inquiets pour ma santé. J’ai juste envie d’être normale, car depuis mes 7 ans je sais que je ne suis pas comme les autres. Je cache beaucoup de choses juste parce que je n’ai pas envie de blesser ma famille et mes amis. Dans ma vie j’ai vu plus ou moins 6 psys. À tous ces psys, j’ai menti, pas entièrement, juste je ne leur disais pas vraiment ce que je pensais, car je savais que si je leur disais à 8 ans que je voulais me suicider qu’ils allaient m’enfermer, je savais que les pensées que j’avais allaient me causer des problèmes si elles étaient découvertes. Donc je mentais et je m’enfermais. À un moment, quand j’avais 11 ans, je me rendais malade pour ne pas aller à l'école. C'est toujours le cas et les gens ne comprennent toujours pas. Ils ne comprenaient pas pourquoi un enfant aimerait rester seul sans amis, sans famille. Ils ne comprenaient pas pourquoi un enfant n’aimait pas sortir dehors et être dans des endroits publics. Ils ne comprenaient pas pourquoi un enfant ne voulait pas faire d'activités après l'école. Ils ne comprenaient pas pourquoi tous les matins je suppliais et je pleurais pour ne pas aller à l'école. Et ce n’est pas parce que je me faisais harceler ou parce que je n’avais pas d’amis, je n'aimais pas être à l'école, je voulais faire des études en ligne depuis mes 8 ans. Et ce n’est pas parce que je préférais rester dans mon lit à ne rien faire, c’est parce que je ne voulais pas être autour des autres, je ne voulais pas être enfermé dans un bâtiment tous les jours jusqu’à 16 heures. Que faire ?

La réponse de Benjamin Getenet, psychologue TCC

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Chaque cas est unique

Nos psychologues répondent à vos questions, leur rôle est d’éclairer et de proposer des pistes de réflexion ainsi que des éléments d’information sans pour autant poser de diagnostic. Leurs réponses sont générales et ne doivent en aucun cas, remplacer une consultation.

Dans votre message, vous exprimez un profond mal-être et une détresse émotionnelle intense. Vous faites part de votre vide intérieur, de votre désir de ne plus vivre ainsi sans pour autant envisager de mettre fin à vos jours. Vous ressentez une certaine lassitude face aux exigences scolaires et vous vous trouvez constamment à bout, partagé entre le désir de rester au lit et celui de faire des activités, bien que cette motivation vous fasse défaut. Vous mentionnez vivre dans le présent et parfois dans le passé, sans perspective d'avenir. Cette incapacité à envisager l'avenir de manière positive semble alourdir votre état émotionnel. Vous exprimez également des pensées sombres et des craintes, tout en éprouvant des difficultés à en parler de peur de déranger vos proches ou d'être jugé par des professionnels de la santé mentale. Votre réticence à vous confier aux psychologues ou aux médecins découle de la crainte d'être incompris, jugé ou même enfermé en raison de vos pensées et émotions. Vous évoquez des expériences passées où vous avez préféré taire certaines pensées pour éviter des conséquences indésirables, ce qui a limité l'efficacité de vos consultations antérieures. Vous exprimez des appréhensions liées à une éventuelle hospitalisation forcée, nourries par des souvenirs datant de votre enfance. Vous soulignez le besoin d'être entendu et compris sans craindre des mesures coercitives, et vous exprimez le désir d'être traité avec bienveillance et compréhension, sans jugement ni stigmatisation. Votre histoire révèle des difficultés enfantines persistantes, notamment des problèmes liés à votre scolarité et à des activités sociales. Vous expliquez que depuis votre jeune âge, vous avez ressenti un décalage par rapport aux autres, ce qui a engendré un sentiment de différence. Vous mentionnez des expériences antérieures de consultations psy où vous avez choisi de ne pas partager certaines pensées profondes de peur de susciter de l'inquiétude autour de vous. Ces réticences à ouvrir totalement votre cœur et votre esprit aux professionnels de la psychologie ont pu limiter votre capacité à recevoir l'aide adéquate pour surmonter vos difficultés émotionnelles et existentielles. En conclusion, il est essentiel que vous envisagiez une démarche thérapeutique avec un psychologue pour explorer plus en profondeur vos pensées, vos émotions et vos peurs. Trouver un professionnel avec lequel vous vous sentez en confiance pour exprimer librement vos préoccupations et bénéficier d'un soutien adapté est crucial pour votre bien-être émotionnel et psychologique. Il est important de se rappeler que le travail thérapeutique se fonde sur la confiance, le respect et la bienveillance, vous permettant ainsi de vous sentir compris et soutenu dans votre cheminement vers un mieux-être.

Benjamin Getenet
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